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HA... l'hôpital de Lac-Mégantic


Il y a un an aujourd'hui le 25 janvier 2022, Chantal ma conjointe me conduisait à l'hôpital de Lac-Mégantic. Depuis quelques années, j'avais de la difficulté à marcher et je m'isolais de plus en plus, prétextant très souvent que j'étais fatigué.

Depuis presque 6 mois, Chantal doit m'aider à mettre mes pantalons, mes bas, mes chandails. Mes jambes, mes genoux et mes épaules me font souffrir, mes pieds se sont mis à enfler, en décembre 21 mes jambes, et mon ventre enflent, je me vois grossir... je me suis procuré le docteur HO, Ho que 'ça pas fait grand chose. Je prends de l'ibuprofène depuis plus de 2 ans, 2 à 3 fois par jour.

Durant tout ce temps mes proches et amis me disent, vas à l'hôpital, dans ma tête tout va se passer et j'ai une peur bleue de l'hôpital, jusqu'au mardi matin 25 janvier où je dis à Chantal bon ben, j'ai pas le choix 'faut que j'y aille. Celle-ci doit me lever jambe par jambe pour embarquer dans le véhicule. Durant le trajet, je pense à tout le monde, ma mère, mon père, mon frère, Audrey, la petite Lily-Rose et Chantal, sincèrement il m'est passé par la tête que je m'en sortirais pas.

Arrivé à l'urgence, je passe au triage, quelques minutes seulement après mon arrivée, un infirmier est présent et prend mes signes vitaux, me pose plusieurs questions, moi j'ai le souffle court, il me fait embarquer sur la balance, ho boy! Je suis à 293 livres, pourtant il y a un mois je pesais 255.

Voilà qu'on me dirige vers un lit dans la salle d'urgence, tout le monde est masqué, le corona virus est en vigueur, d'ailleurs je pourrais pas vous dire qui est le premier médecin que je vois. Ça commence, connexion sur un appareil pour mes battements de cœur et la pression, un autre au bout du doigt pour l'oxygène, le tube à oxygène au nez et le soluté au bras, les prises de sang. Je vous rappelle que j'ai peur des hôpitaux... imaginez.

Le médecin me dit qu'un interniste viendra me voir, je me suis dit dans le fond, c'est pas si grave, il m'envoie un étudiant en médecine, grossière erreur dans mon évaluation :) Celui-ci m'envoie passer un scan. Dans mon dossier à l'hôpital il n'y avait que 2 feuilles et c'était il y a plus de 30 ans, alors un scan, je ne connais pas ça. En route vers la radiologie, couché dans mon lit poussé par un préposé, on me couche sur le dos sur la planche, et la personne sur place me dit qu'elle va m'injecter de l'iode, et que je vais sentir une petite chaleur, j'ai rien senti et la peur anticipée a disparue. J'étais tellement fier de moi que je me sentais capable de rassurer les gens, un monsieur comme moi qui avait la frousse de passer son scan me le mentionne et en bon samaritain je lui dis qu'il n'y a pas de problème, qu'il ne sentira qu'une petite chaleur après avoir reçu du peroxyde, je suis retourné pour lui dire qu'il s'agissait d'iode et non de peroxyde. Jai ressenti une certaine méfiance de celui-ci face à mon commentaire!

Ha oui j'oubliais, lorsque l'interniste m'a vu, il m'a demandé comment ça faisait de temps que j'avais cela et quand je lui ai répondu quelques années et que je n'avais pas consulté, j'ai vu dans ses yeux, malgré son masque et sa visière qu'il devait se dire : ''Hi baptême, j'ai pas pogné un prix Nobel''! On me prescrit 2 injections matin et soir pour me faire uriner, parce que j'ai oublié de vous dire que j'avais de l'eau des pieds jusque dans le dos.

On m'informe que je serai hospitalisé mais, je dois passer une première nuit à l'urgence et disons que les matelas sont pas épais... la nervosité, le stress, l'inquiétude font que ma nuit est longue, mais le personnel sur place est super gentil, une infirmière me donne même son orange.

Le lendemain matin on me donne une chambre au premier étage, j'ai une chambre seul, les visites sont interdites dû à la pandémie, mais Chantal est considérée comme aidante naturelle et peut venir me voir après quelques jours et m'aider à me laver. À part ça, seul mon médecin de famille et le médecin interniste, les infirmières et préposés viennent me voir régulièrement. J'y suis resté six jours à uriner à toutes les 15 à 20 minutes dans une bouteille et à tous les quarts de travail, prises de sang, injections, température. Par la suite, des examens : un scan, une radio, une échographie pour le cœur, la totale quoi! Le docteur cherche la ou les causes de ce qui m'arrive... Premier résultat, j'ai de l'eau sur la plèvre du poumon et mon doc me dit qu'on devra l'enlever, ça c'est juste assez pour me donner une bonne diarrhée.

J'ai constaté et admiré le travail extraordinaire du personnel soignant sur l'étage, la patience, la compassion, un professionnalisme, et une écoute malgré leur charge de travail. En passant, quand on parle à la télé de la bouffe des hôpitaux, je dois dire que la nourriture était très bonne.

Je reviens à la maison avec des prescriptions et j'ai d'autres examens à passer ici et au CHUS, même si mon doc me dit qu'enlever de l'eau sur la plèvre du poumon ne prend que quelques


minutes, je lui demande encore d'attendre 2 semaines, espérant que j'urinerais le tout avec les médicaments qu'il m'a prescrits. Il a été respectueux et a accepté, sachant très bien que ça n'avait pas d'allure et que je devrais y passer! Deux semaines plus tard j'accepte, mais j'ai la chienne, celui-ci me rassure et me dit : ''Je te fais cela jeudi à 11h30 et à midi tu es de retour chez-vous''. Je me sens un peu plus rassuré, j'ai perdu le sommeil pendant ces trois jours d'attente quand même. Le jeudi arrive, je me présente, je porte la jaquette et on m'amène aux soins intensifs... du coup mon assurance vient de partir, ho boy les soins intensifs! Je tiens Chantal par la main,

je demande à l'infirmier de mettre derrière moi la table sur laquelle tous les instruments pour l'extraction de l'eau se trouvent. On m'a enlevé 1.7 litres d'eau et du coup j'ai perdu 4 livres et demi et ce, sans douleur aucune.

Je dois vous dire qu'avec ma médication, après quelques semaines suite à mon hospitalisation, je me sens comme une gazelle. Une vieille gazelle oui, mais gazelle quand même:)

Je mentionne que 5 semaines après mon hospitalisation j'avais perdu 85 livres. Depuis je suis une personne qui marche, bouge ses épaules, si je me compare aujourd'hui à la même date l'an passé. Sur une échelle de 1 à 10, l'an passé j'étais à 1 et aujourd'hui à 8 de même que ma douleur. Oui j'ai d'autres examens à passer, depuis j'ai rencontré une pneumologue et j'ai d'autres spécialistes à voir, mais comme je le dis : ''C'est pas moi qui chauffe''.

Je tiens à remercier le personnel soignant, le docteur Samuel Mc Duff mon médecin de famille et le docteur Martin Pelletier Interniste, ceux-ci ont pris le temps d'écouter les craintes, les peurs et même aussi le radotage d'un gars de 65 ans qui avait peur et qu'il l'a encore un peu. Je suis bien suivi et j'ai confiance. Je me rends à l'hôpital depuis, une fois par semaine pour une injection, une fois par mois pour des prises de sang et de temps à autre pour rayons X. L'hôpital de Lac-Mégantic est presque devenue ma résidence secondaire:)

Je me rappelle un soir dans ma chambre d'hôpital, le docteur Mc Duff m'a demandé si j'avais un médecin de famille, je lui ai répondu que non et il m'a dit : ''Monsieur Lapierre je vais vous prendre moi, vous avez encore de belles années à vivre'' il ne pourra jamais imaginer le courage qu'il m'a donné à ce moment-là. Le docteur Pelletier lui, m'a suivi, me donnant l'impression qu'il n'avait que moi comme patient. Ça m'a rassuré, sachant très bien que c'est pas le travail qui lui manque.

La fondation de l'hôpital de Lac-Mégantic (Fondation du CSS du Granit) depuis des années a procuré des appareils tels que l'échographie et autres, fournissant aux résidents de notre région des services à proximité, sauvant ainsi des vies et des centaines de milliers de dollars en transport, repas et autres, que devaient défrayer les personnes malades et leurs familles avant l'acquisition de ces instruments.

C'est pour cette raison que je vous invite à faire un don à la Fondation de l'hôpital de Lac-Mégantic en cliquant ici https://www.fondationcsssgranit.com/faire-un-dons/#dons_en_ligne

En terminant, dû au masque curieusement, je n'ai jamais vu les visages complets des personnes qui ont pris soin de moi et même celui des docteurs Pelletier et Mc Duff …

Je tenais à vous raconter mon expérience avec l'hôpital de Lac-Mégantic, j'ai vécu bien d'autres moments depuis et continue de me faire suivre, et si vous êtes malade ne faites pas comme moi, consultez. Oui ça peut être long à l'urgence des fois, mais une fois entré dans le système, on prend soin de vous, du moins à Lac-Mégantic.



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