Bon, bien c'est reparti. Naturellement, le sujet c'est la voie de contournement ferroviaire parce que nos amis de Transports Canada étaient en ville les 25 et 27 juin derniers pour souligner la relance du comité de concertation. Bien, ce qui arrive, c'est que depuis le 27-28 juin, on a entendu parler d'absolument rien.
Alors, quand on a lu ça, cette infolettre datée du 8 août, on a comme l'impression que tout roule comme sur des roulettes. Ça va bien, mes enfants. C'est épouvantable comment ça progresse.
D'ailleurs, Transports Canada a dit qu'ils ont fait plusieurs études environnementales en appuyant l'opérateur ferroviaire avec la documentation requise pour l'approbation réglementaire et en consultant les communautés autochtones. En d'autres mots, ils essaient de passer le dossier pour le CP à l'OTC et puis ça vient de l'air que présentement à l'OTC, ça ne bouge pas beaucoup. Donc, quand ils ont rencontré les maires et les directeurs généraux, ils ont parlé des travaux qu'ils ont fait jusqu'à maintenant.
Entre autres, ils ont fait un inventaire des milieux humides de la région pour valider la superficie des milieux humides touchés par le projet et établir le montant à verser au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État. Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, au cas où vous ne le sauriez pas, pour les fonctionnaires de Transports Canada, le fric, c'est un filtre pour nous qui s'en va dans la nappe phréatique. Bravo! Bravo! Je vous félicite.
Mais oui, avec de l'argent, on est capable de faire bien des choses et on en va ça d'ailleurs à l'État. Donc, l'État, c'est le gouvernement du Québec qui va faire quoi avec cet argent-là? Je ne sais pas. Mais nous, entre-temps, on va perdre nos milieux humides, on va perdre le filtre de la nappe phréatique.
Bien oui, ça vas-tu bien leur affaire. Ils vont installer d'ici la fin du mois des équipements pour mesurer le niveau des eaux souterraines dans les milieux humides à l'extérieur de l'emprise en vue d'observer les répercussions environnementales potentielles au cours de la prochaine décennie. On parle énormément dans ce document de surveillance.
Voyez-vous? Et on dit que cette surveillance des puits et des eaux souterraines permettra de veiller à ce que les citoyens aient de l'eau pour leur consommation quotidienne jusqu'à ce que la nappe phréatique soit stabilisée. Là-dessus, j'ai deux choses pour vous autres. OK.
Hé, les journalistes qui ne trouvent jamais personne qui est contre votre contournement avec des arguments qui ont du bon sens, écoutez-moi. Premièrement, la surveillance, ce n'est pas régler le problème. La surveillance, c'est essayer de voir quand va survenir le problème pour peut-être éventuellement trouver une solution au problème.
Et si jamais Transports Canada ne vient qu'à trouver une solution au problème, je vous ramène à ce citoyen à qui on a cochonné le chemin sur son terrain privé en 2021. Transports Canada était censé réparer les dégâts qu'ils avaient faits. Bien là, ils se parlent par avocat interposé.
Alors, imaginez-vous un problème dans la nappe phréatique. Est-ce qu'il va falloir que tous les résidents de Frontenac et la municipalité prennent un avocat pour parler de Transports Canada pour régler le problème? Parce qu'il va y avoir un problème. Deux choses. Non, trois.
Je vais commencer par la première. Un élu qui est allé dire à une station de radio qu'il y avait de l'acceptabilité sociale pour ce projet. Ce qui est absolument faux. Il n'y a pas d'acceptabilité sociale, sauf pour une minorité. OK? Mais là, il a dit ça, il y a plein de monde qui pense que nous autres, on est contents, pis on en veut une voie de contournement.
Deuxième des choses. Dans les années 2010, il y a un arrêté en conseil qui a été passé, peut-être c'est avant 2010, mais il y a un arrêté en conseil qui a été passé et qui voulait qu'il n'y ait absolument aucune prospection minière ou forage là où se trouve la nappe phréatique. Et ça, cet arrêté en conseil est toujours valide. Mais c'est pas grave, on continue, on continue, on continue.
Maintenant, les amis journalistes, si vous voulez faire un beau coup, vous savez que quand la Ville de la Lac-Mégantic a décidé d'aller prendre son eau, également pour la valeur, dans la nappe phréatique à Frontenac, le ministère de l'Environnement a accordé un permis.
Permis qui mettait une limite quotidienne à ce qu'on pouvait tirer de la nappe phréatique. Et cette limite a été fixée à 55 millions de litres dans ses alentours-là. Bon, ok, 55 millions de litres, on a décidé. Les spécialistes du gouvernement, spécialistes, que 55 millions, c'était assez, il ne faut pas aller plus que ça. Et puis là, on va faire ce projet-là, et en plus des 55 millions de litres que la Ville va chercher, on va en envoyer 58 millions dans la rivière. Alors nous en sommes donc à 113 millions de litres d'eau par jour, on ne sait pendant combien de jours, qui vont être siphonnés de la nappe phréatique.
Puis là, vous allez me faire croire, hein, qu'il n'y en aura pas de problème. Comme dirait mon ami Nicolas Sarkozy, « Est-ce que vous me prenez pour un guignol, quoi? » Écoutez, il a des limites à rire du monde, sacrifice. Alors mes amis journalistes, ce que vous allez faire, vous allez vous accrocher sur ces choses-là, puis là, vous allez travailler là-dessus. Vous allez venir à Mégantic, puis vous allez rencontrer du monde qui sont contre ce projet de voie de contournement, qui a ni queue ni tête, et dont on n'a aucun besoin.
Alors sur ça, je vais aller me calmer.
Daniel Poulin
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