Contrairement à madame Julie Gauthier de LNA (qui travaille pour la ville de Lac Mégantic), un expert indépendant en hydrologie n’est pas du tout rassuré par les mesures d’atténuations proposées par TC. En fait, on comprend très bien dans ses remarques que des mesures d’atténuations doivent empêcher un problème de survenir et non être déployées pour faire une surveillance ou être mis en place une fois les problèmes détectés. Nos droits fondamentaux doivent être protégés - on ne peut pas accepter “l’expérimentation” sur la population et les risques possibles sur la santé.
Voici quelques commentaires de l’hydrologue-expert : De nombreuses mesures d’atténuations ont également été proposées dans le cadre du projet de la VC. Certaines sont standards pour ce type de projet et d’autres sont beaucoup plus ciblés sur les impacts soulevés. Ainsi la mesure 127 (première partie) propose de : « Faire un suivi des puits d'eau potable à risque sur une période de deux ans suivant la fin des travaux. Ce suivi devra comprendre tous les puits situés dans un rayon minimum de 200 m de la limite de l'emprise du projet, ainsi que tous les autres puits jugés nécessaires selon les études scientifiques. Le protocole de suivi environnemental des puits à risque devra être déposé à Transports Canada avant le début des travaux. »
Cette mesure reste très vague, pourquoi 2 ans seulement s’il y a un risque? Pourquoi 200m alors que les aires d’influence sont bien supérieures? Qui sera responsable de l’étude scientifique? Quel sera le protocole? Cette mesure est finalement plus une intention qu’une mesure adaptée à une contamination de nappe. De plus s’il y contamination, comment les résidents vont-ils être prévenus ? dans quel délai? Quel type d’intervention est prévu? Cette mesure apporte donc beaucoup plus de questions qu’elle n’atténue le risque. La mesure #B-2 propose que « Si la nappe phréatique ne s'est pas stabilisée à la fin de la période de deux ans, les puits d'eau potable à risque continueront d'être surveillés jusqu'à ce que la situation se stabilise. »
Encore ici un suivi de la qualité de l’eau n’est pas une mesure d’atténuation mais une étape essentielle dans la mise en place d’un tel projet et que cette mesure n’empêche en rien ni le rabattement ni la contamination de la nappe. Y’a-t-il une cartographie de la nappe phréatique? Cette zone est très complexe et mal connue. Que la nappe soit stable n’empêche en aucun cas sa contamination.
La mesure #B-3 suggère que « Pour les milieux récepteurs les plus à risque en termes d'approvisionnement en eau potable, des puits d'observation dédiés seront installés et instrumentés de capteurs de données pour surveiller le niveau de l'eau. »
Encore une fois le suivi est un minimum et pas une mesure d’atténuation. Il faut des mesures concrètes pour éviter ou minimiser l’impact pas seulement le surveiller. Ces mesures de suivi environnemental font parties intégrantes du projet et ne devraient pas être considérées comme des mesures d’atténuation.
Concernant d’autres mesures comme #127 (deuxième partie), #B-5, #B-6 correspondent plus à des mesures d’interventions en cas de contamination ou de problèmes d’abaissement de la nappe.
Les solutions proposées comme le remplacement des puits d’eau potable, la distribution d’eau potable, l’installation de système de traitement d’eau sont des solutions drastiques pour essayer de remédier aux problèmes mais ne permettent pas d’éviter le problème. De plus de nombreuses autres questions sont soulevées.
Comment les résidents vont être sélectionnés pour le changement de puit? Comment prouver que la contamination est bien causée par le projet et par conséquent que les résidents auront droits à ces mesures?
L’ensemble de ces mesures sont sur le principe une bonne chose mais il n’y a aucune information sur les modalités d’application. En cas de contamination cela crée un stress et des démarches supplémentaires aux résidents pour savoir s’ils pourront en bénéficier. Finalement l’ensemble des mesures et suivis proposés vont générer des coûts non négligeables.
De plus les mesures citées précédemment ne vont éviter, minimiser ou atténuer en rien le risque d’approvisionnement et de contamination de la nappe.
Ces mesures risquent également de générer un stress et une pression sur les résidents qui ne font que confirmer que le tracé actuel n’est pas adéquat. Pour conclure, le rapport d’englobe se veut donc d’être un rapport technique d’une étude hydrogéologique mais cette étude ne peut être considéré pour appuyer le tracé actuel de contournement. L’éthique et la rigueur d’Englobe dans cette étude les amène à beaucoup de précaution dans l’interprétation des données. Malgré cette précaution, de nombreuses limites et incertitudes sont soulevés par rapports aux impacts de ce tracé lors de la construction mais également à long terme. La lecture de ce rapport nous suggère donc d’être prudent considérant les enjeux et le traumatisme lié à la catastrophe et nous invite à une réflexion globale pour un changement de tracé moins impactant pour l’environnement, la santé publique et la société. Il n’est pas trop tard pour réfléchir et investir pour une meilleure solution de contournement et avoir une vision long terme qui sera finalement bénéfique et durable pour l’économie, l’environnement et la société.
Source: Coalition des Victimes Collatérales
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